Intervention de Patrick Farbiaz lors du meeting pour la libération des prisonniers politiques catalans du POID, le 1er mars 2018, à la Bellevilloise (Paris). Lire le premier volet ici, deuxième ici.
Il est intolérable que des militants politiques, associatifs soient en prison pour avoir exprimé simplement leur opinion. Deux responsables des puissants mouvements associatifs (l’Assemblée nationale catalane et Omnium Cultural) qui ont organisé les mobilisations citoyennes ces dernières années, Jordi Sanchez et Jordi Cuixart, sont poursuivis pour « sédition » et placés en détention préventive depuis le 16 octobre. Oriol Junqueras, Joaquim Forn, ministres de la Generalitat sont emprisonnés depuis le 2 novembre 2017*. La libération des cinq prisonniers politiques encore détenus sans procès et soumis à la limitation de leurs droits ainsi qu’à des vexations permanentes (interdiction d’écouter la messe, refus de transmettre courriers et livres, punitions pour avoir fait des interviews, refus de rapprochement dans des prisons catalanes…). Le gouvernement espagnol a annoncé également son intention de freiner l’enseignement du catalan et de fermer TV3, la télévision de Catalogne, pour « l’assainir ». Il veut également présenter une proposition de loi pour rendre impossible la grâce de prisonniers accusés de rébellion et de sédition. Les pressions espagnoles s’exercent aussi à la frontière française où des policiers espagnols ont exigé d’automobilistes nord-catalans (citoyens français) de retirer des adhésifs catalans de leurs plaques d’immatriculation, continuent de faire des contrôles d’identité stricts et fouillent les voitures, sans aucune réaction ni plainte du gouvernement français. Ce n est pas seulement en Catalogne que le problème se pose mais aussi au Pays Basque. Le samedi 9 décembre 2017, plusieurs milliers de personnes ont défilé à Paris, de Montparnasse aux Invalides, pour demander le rapatriement des 62 prisonniers basques, dont 13 femmes, enfermés dans une vingtaine de prisons françaises. Et ce sont des centaines qui attendent une loi d’amnistie alors même que l’ETA a déposé les armes depuis plus de 2 ans.
Nous devons être des milliers, des dizaines de milliers, des centaines de milliers à dire non, à exiger leur libération comme nous devons être des dizaines de milliers à exiger la fin de l’article 155 qui met sous tutelle la Catalogne en la soumettant à la loi de Madrid. Nous élever contre ce déni de démocratie au cœur de l’Union européenne c’est aussi nous élever contre la politique de notre propre gouvernement qui brade les libertés communales ou régionales pour les soumettre au diktat des multinationales. C’est pourquoi je soutiens au nom du nom d’Ecologie Sociale l’envoi d’une délégation à Barcelone pour exiger la libération immédiate de tous les emprisonnés politiques, l’abandon de toutes les poursuites judiciaires et la liberté pour le peuple catalan de choisir ses propres représentants!
Vive la République catalane, vive la solidarité internationale.
Par Patrick Farbiaz, activiste, membre du Collectif de Solidarité avec le Peuple Catalan et du CDR Paris
*Des nouveaux emprisonnements ont eu lieu le 23 mars 2018.