Article publié sur rfi.fr, le 25 mai 2018
Pour le parti au pouvoir et pour Mariano Rajoy, aux commandes depuis 2011, c’est la plus grave affaire jamais survenue, une affaire qui met en danger l’avenir même du gouvernement. Ce que les magistrats du tribunal l’Audiencia nacional ont prouvé, c’est qu’entre 1999 et 2005, le Parti populaire, le grand parti de la droite, a mis en place et a bénéficié « d’un authentique et efficace système de corruption institutionnalisé ».
L’entrepreneur véreux Francisco Correa, condamné à 51 ans de prison, était au centre d’un réseau de complicités ayant débouché sur de considérables pots-de-vin qui ont alimenté les caisses du PP. L’ancien trésorier de ce parti devra d’ailleurs passer 33 ans derrière les barreaux.
C’est donc un formidable camouflet pour Mariano Rajoy, dont le parti tremble désormais. Au point que toutes les autres formations parlementaires ont pris leurs distances avec le Parti populaire. La formation centriste libérale Ciudadanos, qui appuie Mariano Rajoy et lui permet de gouverner, veut désormais prendre ses distances. Plus grave encore, le Parti socialiste a annoncé une motion de censure qui pourrait bien faire tomber l’actuel exécutif.
François Musseau, correspondant RFI à Madrid
Photo: Affiche de campagne de Mariano Rajoy, chef du gouvernement et candidat du Parti populaire lors des législatives de 2015. Laurent Berthault/RFI