Article publié par la Fédération des Pyrénées Orientales, relayant L’Indépendant, le 31 août 2018
« C’est un objet très intéressant. L’urne représente la démocratie. Mais ce n’est pas toujours vrai… », regrette l’artiste Francesca Caruana. Comme 54 autres personnes, elle a revisité une urne catalane en œuvre d’art engagée. Véritable dénonciation de la « répression policière » lors du référendum sur l’indépendance de la Catalogne, les « 55 urnes pour la liberté » sont à découvrir à la Maison de la Catalanité jusqu’au 25 septembre. Le président de la Generalitat de Catalunya, Quim Torra, sera [était] présent pour le vernissage, ce vendredi à 18h30 [vendredi 31 août].
« Une violence irrecevable »
« Toutes les urnes reflètent une vision différente », explique Esteve Sabench, l’un des deux commissaires de l’exposition avec Fina Duran Riu. Ils sont 55 à avoir travaillé sur l’urne du référendum du 1er octobre 2017. Certains comme Francesc Torres ne sont pas indépendantistes. Mais tous se rejoignent sur la critique de la répression subie par la population favorable à un État catalan. « Les manifestations étaient pacifiques. C’est une violence irrecevable », s’insurge Francesca Caruana, l’auteure de l’urne intitulée la « Fontaine bleue ». Une œuvre originale puisque la boîte est ornée d’un robinet. « Il rappelle la baratine. L’urne reçoit l’écoulement de la pensée, le flot des passions », explique-t-elle avant d’enchaîner, « en Europe, ça me paraît impossible d’enfermer des gens pour des raisons politiques. On doit échanger, pas museler ».
Les bénéfices seront reversés
Organisée par Hervé Pi du comité de solidarité catalane, l’exposition sera également disponible à travers « El llibre groc », c’est-à-dire « Le livre jaune ». Parmi les pages, on retrouve une préface signée par Carles Puigdemont, les 55 œuvres ainsi que plusieurs photos des manifestations de 2017. Des clichés effectués par Georges Bartoli pour le journal Le Monde. L’ouvrage est disponible au prix de 25 euros dans les librairies Torcatis, Catalane et à la Maison de la Catalanité. Il est édité en 3 langues : catalan, français et anglais.
Enfin, pour avoir un autre regard sur le sujet, le comité de solidarité catalane propose une autre exposition : « 155 photos pour la liberté ». Elle sera visible jusqu’au 16 septembre dans 6 lieux perpignanais : les galeries d’art Chamanart et Sant Vicens, la maison d’édition Trabucaire, l’Escalibar, le cinéma du Castillet et enfin le centre culturel catalan El Casal. C’est le travail de 42 photographes qui sera exposé, retraçant la situation politique en Catalogne depuis 2012. Les images seront disponibles à l’achat. À noter que les bénéfices des deux expositions seront entièrement reversés à une caisse de solidarité.
Thibaut Calatayud