A Paris, Lyon, Toulouse, Madrid…Pour le droit à décider! Pour la libération des prisonniers politiques catalans et le retour des exilés! L’autodétermination est un droit!
Après les interventions du CDR Paris et de l’ ANC France, et le salut du représentant de la centrale syndicale « Solidaires » Christian Mahieux, de nombreux signataires français sont à leur tour intervenus.
Notre amie Marie Caballé a prononcé des paroles qui ont touché toute l’assistance et lu des extraits de la dernière déclaration de Jordi Cuixart, une leçon de dignité démocratique. Voir ci-après:
« Il est temps que l’Europe et la France ouvre les yeux sur ce qui se passe en Espagne, dans le conflit qui oppose l’État espagnol et le peuple de Catalogne . Comment continuer à détourner le regard ,et à se taire , face aux dérives antidémocratiques de notre pays voisin, comment ne pas dénoncer ce procès inique des prisonniers politiques catalans en prison préventive depuis un an et demi , ce procès qui demande des peines extrêmement lourdes allant jusqu’à vingt-cinq ans de prison pour l’organisation d’un simple référendum pacifique, ce procès mascarade où l’accusation populaire est représentée par Vox , parti d’extrême droite qui exhibe avec arrogance et en toute impunité son culte du franquisme et son mépris de la Catalogne , ce procès kafkaïen où peu importe les arguments de la défense démontrant clairement l’absence de violence des catalans, alors que légalement pour l’accusation de rébellion portée sur les accusés, la violence doit être présente, or la seule violence démontrée , c’est celle de la Guardia civil qui à coups de matraques et de balles de caoutchouc a fait en quelques heures plus de mille blessés le jour du référendum… Mais, peu importe les arguments de la défense , peu importe la véracité des faits, le verdict est fixé d’avance. Il va être délivré cet automne et les peines qui vont tomber seront très lourdes et sans possibilité de recours en Appel.

Le procès vient d’être dénoncé par un groupe d’experts de l’ONU qui demande la libération immédiate des prisonniers jugeant leur détention arbitraire. Mais l’État espagnol refuse de suivre les injonctions de l’ONU , s’abritant de façon hypocrite derrière l’argument de séparation des pouvoirs politique et judiciaire; Or ce que la justice espagnole à travers ce procès démontre avec éclat, c’est qu’elle n’a pas rompu avec son passé franquiste. Se pensant toute puissante , elle bafoue en toute impunité les fondements de la démocratie et les droits de l’homme… et cela continue… avec la décision du Tribunal Suprême d’interdire à Oriol Junqueras (vice-président du Parlement catalan et dirigeant du parti de gauche Esquerra Republicana) de prendre possession de son mandat européen ,en faisant fi de la présomption d’innocence et des conditions d’éligibilité des personnes, et cela continue avec le refus d’ inscription des candidatures de Carles Puigdemont et Toni Comin, exilés à Bruxelles, leur interdisant ainsi la possibilité de siéger à Strasbourg . Comment continuer à parler de démocratie quand sont exclus trois députés qui ont reçu le support de deux millions trois cent mille catalans. Comment garder la confiance en nos institutions européennes si elles couvrent et ne dénoncent pas ces atteintes graves à la démocratie, Quelle Europe se prépare si nous laissons faire, la question catalane nous concerne tous , en tout cas ceux ou celles qui parmi nous tiennent encore à des valeurs de liberté et de justice. »