Deuxième vague de répression judiciaire en Catalogne

Photo: Laurent Guiraud

La deuxième vague de répression judiciaire de l’Etat espagnol contre la Catalogne s’est poursuivie cette semaine après avoir commencé la semaine dernière avec la convocation, devant le Tribunal  suprême espagnol, de Mireia Boya (ancienne députée de la CUP), qui est repartie libre après sa déclaration.

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Photo: CCMA

Lundi 19 février c’était au tour de Marta Rovira (Secrétaire générale de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) et députée au Parlement Catalan), inculpée pour « rébellion, sédition et malversation de fonds » dans le cadre du  référendum du 1er Octobre 2017. Elle a été laissée en liberté lundi, mais placée sous contrôle judiciaire assorti d’une caution de 60 000 euros pour risque de réitération criminelle.

Deux heures plus tard, Marta Pascal (Coordinatrice générale du Parti Démocratique Catalan (PDeCAT) et députée au cours de la dernière législature) a été interrogée par le juge Pablo Llarena. Inculpée de rébellion pour avoir participé à des réunions d’organisation du référendum du 1er Octobre 2017. Elle a été mise en liberté sans caution.

Mardi 20, l’ancien Président de la Catalogne, Artur Mas, et Neus Lloveras (ex-présidente de l’Association des Municipalités Indépendantistes – AMI) ont répondu aux questions du juge. Inculpés tous les deux pour « rébellion, sédition et malversation de fonds », ils ont été mis en liberté sans caution.

Anna Gabriel (ancienne députée de la CUP) était attendue mercredi matin à la Cour suprême espagnole, mais elle ne s’y est pas rendue, car elle s’est réfugiée à Genève (Suisse). C’est pour cela que la justice espagnole a émis, mercredi 21, un mandat d’arrêt national à  son encontre.

Anna Gabriel, inculpée pour rébellion, a déclaré : « Ma responsabilité, c’est de dénoncer la situation qui règne en Espagne actuellement et les lacunes démocratiques de ce pays. Ça n’a pas été une décision facile à prendre. J’ai quitté mon travail, mes proches, ma famille, mais j’ai le sentiment qu’en partant je contribue à l’action démocratique»[1].

« J’ai choisi Genève pour sa valeur symbolique de ville internationale et parce que je voulais aller dans un pays où mes droits fondamentaux allaient être mieux garantis. Depuis que je suis ici, j’ai déjà reçu de nombreux messages de soutien de politiciens suisses et de citoyens solidaires»[2], a-t-elle ajouté.

Pour finir la semaine, Josep Lluís Trapero (ancien chef de la police catalane, les « Mossos d’Esquadra ») a dû déclarer devant l’Audience nationale (compétente pour des crimes graves comme le terrorisme), car il était inculpé pour un crime de sédition pour les événements du 1er octobre. La juge Carmen Lamela considère que Trapero ne doit pas récupérer son passeport, ce qui comporte l’interdiction de quitter le territoire espagnol et l’obligation de se présenter tous les 15 jours devant la justice.

Par CDR Paris.

 

[1] Interview  d’Anna Gabriel dans 24 heures par Caroline Zumbach. (21 février 2018)

[2] Interview  d’Anna Gabriel dans La Tribune de Genève par Caroline Zumbach. (21 février 2018)

 

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