Article original publié dans VICE Espagne le 1er octobre 2018. Traduction disponible sur VICE France le 5 octobre 2018
Il y a un peu plus d’un an, le 1er octobre 2017, plus de deux millions de Catalans ont participé à un référendum sur l’indépendance de la Catalogne, que le gouvernement espagnol a jugé inconstitutionnel. Autour des bureaux de vote, la police espagnole a tenté d’empêcher les gens de voter, parfois avec brutalité. Des images ont d’ailleurs circulé, montrant des policiers antiémeutes frapper avec une matraque, ruer de coups de pied et tirer par les cheveux des gens voulant voter ou manifester en faveur du droit de décider. Au cours de la journée, les policiers ont blessé 844 personnes.
Peu après le référendum, des milliers de personnes ont envahi de nouveau les rues pour manifester contre les brutalités policières, pendant que le président catalan, Carles Puigdemont, accusé de rébellion et de sédition, s’enfuyait en Belgique. Depuis, sur le plan politique, il n’y a pas eu de beaucoup de changements.
Au cours du dernier week-end, pour souligner l’anniversaire du référendum, des manifestations ont à nouveau eu lieu et des activistes ont bloqué des rues et des voies ferrées dans la région. VICE a parlé avec des Catalans à Barcelone pour voir si, un an plus tard, pour eux, il y a eu un progrès.
Javier, 38 ans
VICE : Est-ce que vous vous souvenez où vous étiez ce jour-là?
Javier : J’étais à Pineda de Mar, pour voter. Je ne suis pas en faveur de l’indépendance, mais je suis en faveur du droit de décider. Je suis allé voter parce que, même si ce n’était pas autorisé, ce jour-là tout le monde devait donner son opinion : ceux qui voulaient l’indépendance et ceux qui ne la voulaient pas.Est-ce que vous vous considérez comme un Catalan, un Espagnol ou un Espagnol et un Catalan?
Je suis originaire de Cuenca [dans la communauté autonome de Castille-La Manche] et je vis à Pineda de Mar [en Catalogne] depuis 10 ans. Je sympathise avec les Catalans. Je ne comprends pas pourquoi aucune décision n’a encore été prise. Ils disent qu’on vit en démocratie, mais ce sont seulement les représentants qui décident pour nous. Je crois en une démocratie plus participative.
Qu’avez-vous pensé en voyant les images de la brutalité policière lors du référendum?
J’ai eu honte. C’était complètement disproportionné. Mais je pense qu’il est très difficile de savoir quels policiers suivaient les ordres en frappant des gens et lesquels ne les suivaient pas. Il est compliqué de savoir qui se servait abusivement de sa matraque.